A Kerfot, près de Paimpol, lorsqu’un projet connu de mariage se trouve définitivement rompu, par suite d’une autre union que contracte l’une des parties intéressées, on a l’habitude de railler la déconvenue de celle qui reste en lui faisant eur c’halantezen.
On appelle ainsi un couple de poupées, sommairement façonnées avec des morceaux de linge et de drap bourrés de paille ; elles sont en costumes de mariés et figurent les époux manqués ; un mouchoir est mis dans la main de l’une d’elles, pour indiquer si c’est le prétendant ou la prétendue à qui il ne reste plus que les yeux pour pleurer. L’armature de bois qui les réunit par en bas est dissimulée avec de la verdure, du lierre, etc. Le tout est fixé secrètement, pendant la nuit, sur la maison habitée par la personne visée, où, à défaut, sur un arbre du voisinage ; dans ce dernier cas, pour qu’elle n’en ignore, on a l’attention délicate de répandre une traînée de balle allant de son domicile à la Galantezen.
Source :
E. Ernault. Mélusine – tome X – Décembre 1901 – col. 265 et ss.
Iconographie :
Dessins poupées : article Mélusine cité en référence
Eglise de Kerfot : collection privée
Philippe HUET – HGBL
un cadeau en forme de grimace moqueuse
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Quelle coïncidence. Kerfot est le village limitrophe du mien. Au fond à gauche de l’église on aperçoit l’ecole. Par contre je ne connaissais pas cette coutume….
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Jolie coïncidence 🤩
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La raillerie faisait partie de la vie villageoise à Kerfot et ailleurs … banale et dure … on peut comprendre celles et ceux qui en sont partis …
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Il faudra veiller à notre lettre V qui est sur le thème des railleries justement.
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les gens ne sont pas tendres entre eux !
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Après le coup du fauteuil incendié encore une coutume grinçante. Qu’entends tu par trainée de balle ?
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C’était en général un petit sac de son de blé que l’on traînait d’une maison à l’autre 😁
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Pour préciser la réponse d’Olympe, dans son Manuel de Folklore Français contemporain (Tome premier – I – 1977. pp. 310 et ss.), Arnold Van Gennep indique : » Coutumières sont aussi les farces qu’on fait dans les villages aux galants évincés et surtout à ceux qui, ayant obtenu une promesse ferme de la part de la fille, ou seulement des parents, se sont vu préférer ensuite un concurrent étranger et rompre leurs fiançailles préliminaires. Dans certaines régions, les divers villages se sont ingéniés à dramatiser méthodiquement de manière différente les symboles en usage, dont voici les principaux : (…)
Tracer avec de la peinture blanche des flèches sur les murs du chemin qui mène d’une maison à l’autres. (…)
Semer de la sciure de bois, de la balle d’orge ou d’avoine, du son, des cendres, etc., sur le parcours de la maison de la fille à celle des galants évincés. »
Je vous invite à lire les autres… farces !
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