#RDVAncestral -2

Aujourd’hui, nous sommes le samedi 15 août 2020. Je suis à Fouras. Nous sommes là pour quelques jours. Il fait beau, il fait chaud, nous faisons de jolies balades, de belles visites. Nous nous baladons le long du bateau qui nous fera faire le tour du Fort Boyard, ainsi qu’une petite escale à l’île d’Aix, quand soudain, mon esprit s’échappe…
Je me sens fraîche, légère, calme, la même sensation lors de mon tout premier rendez-vous ancestral.
Je comprends alors que mon âme s’est à nouveau échappée vers une nouvelle destination. Mon âme…. Elle s’envole au-dessus de l’eau, je traverse la Méditerranée, me voilà en Algérie. Je n’y suis jamais allée, mais je reconnais le pays grâce aux photos de ma mamie Zozo et à diverses photographies, que j’ai pu voir dans des livres.

Je me retrouve devant la mairie de Saoula, je l’ai déjà vue sur les photos de famille, lors du mariage de mes grands-parents maternels : Paul Henri Camille DESVERNES (1923-1990) et Zahra BALI (1932-.).
Il est 10 heures, nous sommes le vendredi 7 Août 1953, je n’ai plus de doute, je suis à leur mariage.

Je rentre dans la mairie. L’architecture du bâtiment est magnifique. C’est tellement beau ! Il a l’air de faire chaud ce jour là.
Je m’introduis dans une pièce. Il y a ma grand-mère, mon grand-père, leurs témoins : CARRA Paul, directeur du Jardin d’Essai d’Alger et ROUXEL Robert, employé aux établissements Barnabé à Alger.
M. CARRA est témoin de mon grand-père. En effet, ce dernier travaille avec lui en tant que jardinier au Jardin d’Essai, depuis quelques années et sont devenus amis.
M. ROUXEL est le témoin de ma grand-mère. C’est son père adoptif.
Tout ce monde semble jovial.
Mamie porte un très joli tailleur, tout simple, bien cintré. Paulo a un costume, très beau, chic. Ils sont magnifiques, vraiment.
Il y a les sœurs de mon grand-père, très élégantes : Roberte, Marie-Thérèse et Marcelle. Qu’elles sont jeunes ! Wouahou !!

Le Maire, Baptiste DESCHAMPS, entre deux blagounettes, lit les différents articles de loi. Pose les questions dont tout couple qui se marie ne peut échapper ! Ils se disent Oui pour la vie ! Ils échangent un rapide baiser sur la joue. Puis sortent avec leurs quelques invités, sur le parvis de la Mairie pour une belle photo de groupe.

Mon âme s’envole à nouveau ! Non je ne veux pas rentrer, par pitié, c’était trop court, encore s’il vous plaît, encore !

D’un seul coup, je me retrouve devant une église. Oh super, mon vœu est exaucé, je ne suis pas rentrée. Je suis rendue devant l’église Saint-Vincent-de-Paul d’Alger. Nous sommes alors le samedi 8 août 1953.
Je vois les publicités sur le mur d’en face, c’est beaucoup plus impressionnant en vrai et en couleur que sur les photos en noir et blanc.
Des gens, des curieux, sont sur le trottoir côté du mur publicitaire. Ils regardent, ils attendent. Qui va bien pouvoir se marier ?
Paulo est déjà dans l’église, il l’attend ; le prêtre est prêt. Des invités ou des habitués de l’église sont assis sur les bancs, ils attendent la mariée, qui se fait désirer.
Une belle voiture noire, brillante, arrive. C’est M. CARRA le directeur du Jardin d’Essai, qui conduit la voiture. Il est très souriant cet homme. Ma mamie est derrière avec son père adoptif, Robert. Sa robe est imposante car on ne voit que sa petite tête avec son voile. Robert est très heureux de marier sa fille.
Elle sort de la voiture, des gens l’applaudissent, la complimente sur sa robe.
Je connais l’histoire de cette robe : elle l’avait lorsqu’elle était demoiselle d’honneur et elle l’a faite refaire pour devenir sa robe de mariée. Je crois que ce n’était pas la seule à faire ça, reprendre une robe déjà portée pour une occasion, car j’ai eu beaucoup de témoignages de femmes ayant fait ça. Ma grand-mère paternelle aussi, par exemple.

Elle entre dans l’église au bras de son père. Il est ému. Mamie ne montre rien et telle que je la connais elle a l’air pas très à l’aise.
Elle s’approche de son futur époux, le sourire aux lèvres. Mon grand-père est aux anges, il trouve sa future épouse magnifique.

Le prêtre commence sa messe et parle des promesses et devoirs des futurs époux. Leur devoir de fonder une famille. Ils feront leur devoir car naîtront : Annie Paule en 1954 à Alger et Jeanne Flore en 1960. Ils vivront au Jardin d’Essai. Puis, la guerre éclata et c’est avec un déchirement au cœur qu’ils partiront en France.

— Retenez bien « déchirement au cœur », puisque celui-ci fera l’objet d’un des articles du #ChallengeAZ, que je fais avec mon papa. —

Les cloches sonnèrent, les invités sortirent de l’église. Je les vois tous, rire ensemble. Quelle belle journée.
Mon âme s’approche de mes grands-parents, comme si j’avais envie de les enlacer. Ils sont si beaux. J’assiste à un nouveau baiser discret sur les joues. Ils sont pudiques. Je me permets de les embrasser moi aussi. Tous deux, mettent leur main sur leur joue et se regardent. Ils pensent sûrement à un coup électrique mais non, ce n’est que moi.

Je sens que je repars, déjà, c’est déjà fini.
Mais j’ai été assez gourmande comme ça ! Assister aux deux cérémonies est un grand privilège, que je ne suis pas prête d’oublier.
Je m’en vais, je reviens dans le présent. Je les laisse. Merci à qui de droit, pour ce joli voyage et vivement le prochain !

Je retrouve alors mes esprits, je suis toujours en balade. Je retrouve la chaleur ! Quelle belle journée !

4 commentaires sur « #RDVAncestral -2 »

  1. Une belle idée que d’aller à la rencontre de tes grands-parents lors de leur mariage à Alger. Le décor et les émotions sont là. Merci pour ce voyage !

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