En ce mercredi 26 juillet 2023, nous fêtons les 100 ans de mon grand-père maternel Paul Camille Henri DESVERNES.
Voici son histoire en « quelques » lignes.
Tout au long de cet hommage vous trouverez des liens vers d’autres articles déjà écrits sur le sujet (certains vont être mis à jour dès la rentrée septembre). Les liens seront sur les mots soulignés.
Bonne lecture !
La famille DESVERNES est originaire de la Moselle, de la Meurthe et Moselle et des Vosges. Ils sont ensuite arrivés en Seine-et-Marne.
Son père Marcel Alfred DESVERNES est né de fille mère, Marie Camille DESVERNES, le 21 Juillet 1892 à Epinal (Vosges).
Sa mère Olympe Flore GOBARD est la fille de Henri Achille GOBARD et de Léontine BERTHELIN, née le 26 décembre 1891 à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne).
Ses parents se sont unis à Roissy-en-Brie le 2 octobre 1919.
Paul, 3e d’une fratrie de 7, est né le jeudi 26 juillet 1923 à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne).
* Marcelle Olympe née le 24 janvier 1921 à Ozoir-la-Ferrière (décédée en 1992)
* Gaston Paul Robert né le 15 juillet 1922 à Ozoir-la-Ferrière (décédé en 2012)
* Paul
* Roberte Marie-Thérèse née le 5 février 1925 Ozoir-la-Ferrière (décédée en 2021)
* Marie-Thérèse Marguerite née le 21 novembre 1926 à Ozoir-la-Ferrière (décédée en 2017)
* André Henri Georges né le 19 mars 1928 à Alfortville (Val de Marne) (décédé en 1929)
* Bernadette Andrée née le 23 septembre 1932 à Alfortville (décédée en 1962)
Pourquoi portait-il les prénoms de Paul Camille Henri ?
Paul : en hommage à son oncle maternel mort pour la France en 1915
Camille : personne ne savait pourquoi il portait ce prénom. Tata Mimi (Marie-Thérèse) m’a donné ses recherches généalogiques, quelques années avant son décès. Et alors que je me penchais sur cette branche de ma famille, j’ai découvert un document de communion d’une certaine Camille. Je me suis dit que c’était sûrement une enfant de mes ancêtres que nous avions oubliée. Et bien pas du tout, cette Camille était le prénom de baptême de Marie la grand-mère paternelle de Paul. C’est comme cela que nous avons compris que Camille était donc un hommage à sa grand-mère.
Henri : en clin d‘œil à son grand-père maternel
Mon grand-père était membre de l’Association de la Sainte Enfance dès le plus jeune âge puisqu’il y est entré le 11 janvier 1926
Il fut scolarisé à Alfortville puis Maisons-Alfort. Il fut étudiant au lycée d’horticulture « Les Pressoirs du Roy » à Samoreau en Seine-et-Marne qui est désormais un institut pour mineur. Là-bas, il se lie d’amitié avec André, que l’on surnommait Bouboule. Ils resteront amis toute leur vie. André était le père de mon oncle Philippe, second mari de ma tante.
Mon grand-père était très « copains » comme dit ma grand-mère. Il aimait recevoir. Il était également très famille et surtout très épris de ses parents.
Il aimait le pastis et le rugby. Et surtout il collectionnait les timbres. Sa collection est magnifique.
Lors de la seconde guerre mondiale, il a été exempté pour ses soucis de santé. Mais cela n’a pas empêché qu’il parte le 17 février 1943 pour le STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne et plus précisément à Berlin dans l’entreprise Opta Radio. D’ailleurs, lors de son retour, le 7 juin 1945, il en avait ramené une.
Ce fut 2 longues années loin des siens et 2 années de mauvais traitements, lui qui avait tant de soucis de santé. Ces épreuves ne l’ont pas empêchées de rester un homme fort tout le reste de sa vie.
A la suite de ça, il s’est vu proposé un poste de jardinier au Jardin d’essai du Hamma d’Alger. Il a adoré y travailler et y vivre. Il travaillait dans les plantes médicinales, ce qui le passionnait. Il a participé à l’écriture de deux ouvrages dont un avec le directeur du jardin Paul CARRA qui sera d’ailleurs son témoin de mariage.
CARRA P., THEAU A., DESVERNES P., Jardin d’essai du Hamma Alger : Index Seminum, Gouvernement général de l’Algérie, Direction de l’agriculture, Alger, 1956, 21 p.
Il fit la connaissance de Robert Rouxel et tomba sous le charme de sa fille adoptive, Zahra BALI qui deviendra son épouse et donc ma grand-mère.
Pour leurs fiançailles, ils voyagèrent en France pour que mamie puisse rencontrer sa belle-famille. Elle fut à l’aise rapidement avec ses belles-sœurs et son beau-père car Olympe était décédée peu de temps avant cette visite.
Il se marièrent le 7 Août 1952 à Alger.
Ils ont eu deux filles : Annie en 1954 et Jeanne, ma mère en 1960, toutes deux nées à Alger dans les dépendances du Jardin d’Essai où ils habitaient.
En 1956, il reçut la Croix de Chevalier du Mérite Agricole.
Malheureusement, à cause de la guerre d’Algérie, ils partirent tous les 4 pour la France en 1962. Mon grand-père dut quitter ce pays et ce travail qu’il aimait tant. Ma grand-mère dut quitter le seul pays où elle n’avait jamais vécu et sa famille.
Mon grand-père en fut malade.
Ils sont arrivés à Avignon. On proposa à mon grand-père un poste de jardinier à Nice dans les plantes médicinales mais le poste qu’il prenait était pour licencier celui qui était déjà en place et ne put accepter même si c’était pour la branche dont il rêvait.
Ils emménagèrent dans une petite dépendance d’un corps de ferme à Montfavet. On lui proposa un emploi de technicien en laboratoire dans les tomates à l’INRA de Montfavet. Ce n’était clairement pas le boulot de ses rêves mais il accepta. D’ailleurs, il travailla sur le projet de la tomate Montfavet que nous mangeons tous ou que nous avons déjà planté dans nos jardins. Il fut un employé exemplaire. Il enseigna certains cours dans son domaine mais j’avoue ne pas avoir tous les détails de cette partie.
Hélas avec ce déménagement et les chamboulements que cela en a découlé, ses soucis de santé ne cessèrent de s’aggraver. Il a dû enchainer de longs séjours dans divers hôpitaux de la région PACA, des opérations à cœur ouvert, bref. Ma mère et ma grand-mère le suivaient partout dans les hôpitaux. Ma tante était plus âgée et avait une vie de famille.
Suite à son premier mariage ma tante eut mon cousin, Christophe. Il était le bonheur de mon grand-père. Mes grands-parents ont pris soin de Christophe une bonne partie de son enfance et adolescence. Lui aussi a connu la tristesse et les inquiétudes dues à la maladie de Polo.
Puis maman s’est mariée à son tour. Mon grand-père aimait beaucoup son nouveau gendre avec lequel il partageait de nombreux points communs.
A la suite du mariage, les médecins ne donnaient plus beaucoup de temps à vivre à mon grand-père, mais quand il a appris que ma mère était enceinte il a tenu bon pour me rencontrer.
Lorsque le jour J est arrivé mon père lui annonça que je m’appellerais Olympe, comme sa maman. Je vous laisse imaginer l’émotion de mon grand-père, lui qui aimait profondément sa maman.
Après ma naissance à Avignon, je restais quelques semaines avec ma mère chez mes grands-parents. On me raconte qu’il ne me lâchait pas, qu’il me parlait beaucoup. Un jour, nous nous baladions avec mamie en centre ville d’Avignon et nous avons croisé un des amis médecin de Polo et me dit « tu es le sursis de ton grand-père, toi ! »
Quelques mois après ma naissance, mes grands-parents nous rendirent visite sur Orléans. Il annonça que c’était son dernier voyage. Dur à entendre et à encaisser pour tout le monde. Mes parents les emmenèrent voir son ancien lycée d’horticulture « Les Pressoirs du Roy » à Samoreau et d’autres endroits qui lui tenaient à cœur.
Le mercredi 23 mai 1990, dans son appartement de Montfavet, il sentit que c’était l’heure. Il dit au revoir à ma mamie et partit se coucher. Il ferma les yeux pour la toute dernière fois.
Pérégrinations Ancestrales 
Heureuse de te retrouver ! bel hommage. Quelle vie hors des sentiers battus
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Merci Dominique, et très heureuse de te retrouver ainsi que les autres ❤
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