-J- Jardin

Dans ma famille, bon nombre de mes aïeux avaient un don pour le jardinage.

Mon arrière-grand-mère Gilberte GILABERT, la mère de ma grand-mère paternelle, qui d’après ce qu’on me racontait, pouvait faire pousser n’importe quoi, tout poussait entre ses mains.

Je pense aussi à mes grands-parents paternels avec leur magnifique jardin. Petite, je me rappelle de tout ce qui poussait et pousse, pour certain, encore : fraises, framboises, groseilles, mûres, pommes, tomates, courgettes etc.

Mais pour cet article je vais parler de mon grand-père maternel : Paul Henri Camille DESVERNES.

Polo est né le 26.07.1923 à Ozoir-la-Ferrière en Seine-et-Marne. Il est le fils de Marcel, menuisier (1892-1953) et de Olympe Flore GOBARD (1891-1950). Troisième d’une fratrie de six enfants, il était casse-cou, rigolo, usant lorsqu’il était enfant et vouait une passion pour l’horticulture.

Il part, à une date ignorée, à l’école d’horticulture, « Les Pressoirs du Roy » à Samoreau (Seine-et-Marne). Pour l’histoire de cette école, je vous invite à aller sur le lien suivant. J’aurais aimé faire un copier-coller mais l’histoire est longue : https://www.cognacq-jay.fr/la-fondation/histoire/reperes-historiques-mecs77

Il s’y fait bon nombre d’amis, car il faut savoir que mon grand-père était un bon vivant et aimait beaucoup ses copains. Celui dont on se souviendra le plus est « bouboule » André Richer. Il est le défunt père de mon oncle Philippe, époux de ma tante et marraine Annie.

Hélas, alors qu’il est étudiant dans cette école, mon grand-père est déporté du travail en Allemagne durant la seconde Guerre Mondiale. Il part le 17 février 1943 puis est rapatrié le 7 juin 1945. Polo était à Berlin, employé par Opta Radio.

C’est donc, 5 mois suivant son retour en France, le jeudi 11 octobre 1945, qu’après sa séance de délibération, la Société Nationale d’Horticulture de France, délivre le diplôme d’horticulture à mon grand-père.

Diplôme d’horticulture Paul DESVERNES 1945_10_11

Il 1946, il part à Alger, en Algérie, où il sera embauché comme jardinier au Jardin d’Essai. Il travaillera avec le directeur Paul CARRA, qui sera son témoin de mariage. Il se formera aux plantes médicinales, qu’il finira par cultiver avec passion.

Il se mariera avec ma grand-mère Zahra BALI, le vendredi 7 août 1953 à la Mairie de Saoula, puis le samedi 8 août, à l’église Saint Pierre, à Alger.

Ils eurent deux filles : Annie (1954-) et Jeanne (1960-), ma maman !

La 19 mai 1956, il recevra, d’André DULIN (1900-1973), Ministre de l’Agriculture, appelé Secrétaire d’Etat à l’Agriculture pour cette période, la croix de Chevalier du Mérite Agricole.

Mérite Agricole _ Paul DESVERNES_ 1956_05_19

Cette même année, il participera à l’élaboration et l’écriture d’un livre, dont le site ci-après fait référence : https://jardinsdessai.wixsite.com/accueil/jardin-botanique-du-hamma

Je n’ai pas de copie de ce livre… je cherche.

1962, la guerre d’Algérie se termine. Mes grands-parents et leurs filles fuiront leur merveilleux pays, pour rejoindre le Vaucluse. Ils s’installeront dans cette région, pour ne plus jamais la quitter. Polo sera embauché à l’INRA, à Montfavet. Il quittera les plantes médicinales, sa grande passion et sera affecté aux légumes. Il travaillera avec l’équipe qui fit la tomate « Montfavet ». Il côtoiera, Georgette RISSER (1933-), créatrice des fraises « Gariguette », qui est depuis, l’inséparable amie de ma grand-mère.

Petit, mon grand-père était atteint d’un souffle au cœur, qui avait disparu lorsqu’il était en Algérie. En revenant en France, en abandonnant le jardin d’Essai, il fut tellement contrarié et triste, qu’il devînt très gravement malade. Plusieurs opérations du cœur, plusieurs longs séjours dans divers hôpitaux (Paris, Marseille…).

En 1990, il fut grand-père pour la deuxième fois, par ma naissance. Et pour lui rendre hommage mais surtout en hommage à sa maman, mes parents lui annoncèrent que je m’appellerai : Olympe.

Tout le monde me raconta à quel point il était heureux. Lors de ma naissance, il ne me quittait plus. Peut-être que c’est pour cela que j’ai l’impression qu’il est toujours avec moi. Même si je l’ai peu connu, j’ai l’impression d’être si proche de lui.

Le 23 mai 1990, après avoir dit « à tout à l’heure » à mon cousin, Christophe. Il partit se reposer dans sa chambre, sachant très certainement que c’était son repos éternel qui l’attendait.

Mon grand-père était un homme parfois dur mais très droit, il était tendre et compréhensif. Il aimait sa famille. Il adorait faire la fête avec ses amis et avait grand plaisir à recevoir.

Un homme au grand cœur.

 

-Par Olympe-